Témoignage d'Anna Politkovskaïa
Ce site est consacré à Edouard Limonov
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Anna Politkovskaïa tenait en haute estime Edouard Limonov et les militants de son parti national-bolchévique (les NATSBOLS).
La journaliste assassinée en 2006 en parlait souvent dans ses chroniques.
Voici quelques extraits recueillis dans le livre "DOULOUREUSE RUSSIE : Journal d'une femme en colère" - Editions Buchet Chastel - 2006
EXTRAITS
Le 2 août 2004, un groupe de nationaux bolcheviks (NATSBOLS) a pénétré dans le bâtiment du ministère de la Santé et des Affaires sociales, situé en plein coeur de Moscou.
Les NATSBOLS ont réussi à parvenir jusqu'au cabinet du ministre, Mikhaïl Zourabov, et à s'enfermer à l'intérieur. Ils ont jeté son fauteuil par la fenêtre (on apprendra plus tard que ce fauteuil coutait trente mille dollars - preuve que le confort d'un membre du gouvernement n'a décidément pas de prix), et se sont mis à scander des slogans réclamant l'annulation de la monétisation des avantages sociaux* et la destitution de Zourabov et de Poutine.
Naturellement, les NATSBOLS ont été rapidement arrêtés. Un peu plus tard, ils ont été condamnés à des peines particulièrement lourdes : tous les participants à la "prise du ministère" ont pris cinq ans de colonie pénitentière à régime sévère pour "vandalisme politique".
A propos, dans notre pays, des personnes coupables de vandalisme "tout court" ne sont jamais envoyées en prison : elles s'en sortent systématiquement avec de la conditionnelle...
Par la suite, la Cour suprême a réduit les sentences : finalement les NATSBOLS ne passeront que trois ans et demi au pénitencier, en compagnie de tueurs et de récidivistes.
La position de l'Etat est claire : ces gens sont des criminels qui doivent être châtiés avec la plus grande brutalité. Voici celle des détenus politiques, exprimée par le NATSBOL Maxime Gromov, l'un des éphémères occupants du bureau du ministre Zourabov :
"Nous sommes accusés de vandalisme aggravé. Mais c'est la Douma qui devrait être jugée pour ce crime ! Voilà des années que ses membres se conduisent comme de vrais vandales à l'égard de la société.
Prenons l'objet de notre action politique : la monétisation des avantages sociaux* . Dans ce cas précis, les députés ont profondément détérioré les conditions d'existence de millions de personnes handicapées, de retraités, et de vétérans de guerre. C'est une agression contre la Russie, à laquelle notre société civile ne trouve rien à répondre"
Il dit vrai : l'adoption de la loi sur la monétisation des avantages sociaux* n'a pas provoqué la vague d'indignation que l'on était en droit d'attendre de la part des démocrates et des défenseurs des droits de l'homme. Ils n'ont jamais réclamé la destitution du ministre Zourabov.
Les NATSBOLS ont été les premiers à prendre le parti des retraités et des plus faibles.
Maxime Gromov a également déclaré :
"Sous ce régime policier, je suis fier d'être derrière les barreaux. Je suis encore plus fier de mes camarades qui sont avec moi, qui sacrifient leur liberté pour le bien-être des autres.
Adieu mes amis ! J'espère qu'un jour nous briserons cette glace qui a recouvert le pays. Nous allons en prison pour la liberté de la patrie !"
Je me suis surprise à penser que j'étais parfaitement d'accord avec ce qu'il disait. La seule différence, c'est qu'en raison de mon âge, de mon éducation et de ma santé, je ne peux pas envahir des ministères et défenestrer des fauteuils.
Il faut dédiaboliser les NATSBOLS : ce sont avant tout de jeunes idéalistes qui constatent que les opposants historiques n'entreprennent rien de sérieux contre le régime actuel. C'est pourquoi ils se radicalisent.
***
Le 1er mai est, traditionnellement, un journée consacrée aux cortèges, rassemblements et autres manifestations. Cette année 2005 n'a pas dérogé à la règle. Et comme souvent, les partis d'opposition ont manifesté chacun dans leur coin.
Evidemment, c'est la gauche qui a réuni le plus de monde : presque neuf mille personnes.
Elle a réussi à allier ses différentes forces. Le parti communiste, les nationaux-bolcheviques, Rodina, Russie laborieuse, l'Union des officiers soviétiques et quelques autres organisations de moindre importance ont mobilisé leurs sympathisants pour sortir dans la rue en un cortège commun.
Edouard Limonov marchait en tête de la colonne des NATSBOLS : sa période de liberté conditionnelle est terminée** et il peut à nouveau prendre part à des activités publiques.
***
Un nouveau mouvement monte en puissance dans le pays. Oh non, il ne s'agit pas de ce grand parti démocratique auquel personne ne croit plus depuis longtemps. Il s'agit de cette création de l'administration présidentielle appelé NACHI ( "les nôtres").
Cette organisation fondée en février 2005, n'est pas née par hasard. Le pouvoir a besoin de son propre mouvement de masse, capable de défiler dans la rue et de défendre ses intérêts. Ces jeunes gens, souvent de grands costauds ne seront pas de trop en cas de troubles.
Les NACHIS sont particulièrement dangereux car on y a admis des supporters de football armés de chaînes et de coups-de-point américains. Ce sont leurs forces d'assaut.
Pour l'instant, ils ne s'attaquent qu'aux NATSBOLS, avec le soutien tacite des autorités qui interdisent aux instances judiciaires de poursuivre les agresseurs.
On considére généralement
que les NACHI comptent deux sections d'assaut : les fans du CSKA et ceux du Spartak. Tous ces jeunes gens sont aguerris aux combats de rue.
Pour les encadrer a été mis en place
un service de sécurité privé nommé "Bouclier blanc", dirigé par deux supporters du Spartak connus sous des pseudonymes charmants : VAssia le Killer et Roma le Couteau.
Le Killer est l'un des hooligans les plus furieux qui soient. Ce sont ses hommes qui s'attaquent aux adversaires politiques du président, spécialement aux NATSBOLS.
Ils ont pris d'assaut deux locaux du parti national-bolchevik. Et le Killer n'a pas hésité à donner une conférence depuis l'un de ces endroits conquis de haute lutte.
Ce 11 août 2005 au soir, des NATSBOLS ont été passés à tabac par un groupe de NACHISTES.
Il est intéressant de remarquer à quel point ces deux groupes diffèrent. Il est absolument inutile d'essayer de discuter avec les NACHISTES. Quand on leur demande pourquoi ils ont rejoint les rangs de ce mouvement, ils se contentent de hausser les épaules.
En revanche, les NATSBOLS et les autres groupes de gauche, eux, sont hypermotivés.
Les pauvres de gauche forment la catégorie de la population dont le potentiel révolutionnaire est le plus élevé. En comparaison, la classe moyenne n'est absolument pas portée sur la rébellion. Au contraire, même. Alors qu'elle ne cesse de s'appauvrir, cette classe ne rêve que d'un mode de vie bourgeois et confortable.
Les NATSBOLS sont sans doute le groupe de gauche le plus actif, mais leur noyau dur s'est réduit depuis qu'un grand nombre d'entre eux a été arrêté et emprisonné. Ils sont suivis de près par AKM (Avant-garde rouge) et SKM (Union des jeunes communistes).
Les NACHIS ont donc été créés pour s'opposer à tout cet essaim de groupuscules qui contestent la politique du Kremlin.
Si ce mouvement a été pensé par Vladislav Sourkov ["l'âme damnée de Poutine"], leur idéologie a été élaborée en détail par des spécialistes en technologie politique au service du pouvoir, à commencer par Sergueï Markov.
Voici comment ce dernier justifie la création des NACHI : "Une organisation de jeunesse qui défend la souveraineté de la Russie, c'est le meilleur traitement possible contre la peste orange".
Anna Politkovskaïa
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* Loi sur la monétisation des avantages sociaux
Jusqu'en 2005, de nombreuses catégories sociales - dont les vétérans de guerre, les retraités, les militaires ou encore les familles nombreuses - avaient droit à des "avantages sociaux" : elles bénéficiaient de la gratuité ou de diverses réductions sur un large éventail de services (transport, santé, électricité, etc.)
Le 1er janvier 2005, avec l'entrée en vigueur de la loi 122, la plupart de ces droits leur ont été retirés.
En contrepartie, les privilèges ont été "monétisés", ce qui signifie que ces gens touchent désormais une somme forfaitaire censée couvrir leur dépenses supplémentaires. Cette somme est considérée comme étant largement insuffisante pour répondre aux besoins des citoyens.
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**Limonov a fait deux ans et demi de prison de 2001 à 2003. Il était poursuivi pour "trafic d'armes" et "tentative de coup d'Etat au Kazakhstan".
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Lire ici, le journal de prison de Maxime Gromov :
En russe, mais on comprend l'essentiel avec Google Trad.
Très intéressant.
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LIMONOV ET BORIS NEMTSOV
Edouard Limonov a accordé le dimanche 1er mars 2015 une interview au grand journal italien LA REPUBBLICA, où il réagit à l'assassinat de Boris Nemtsov :
TRADUCTION
Limonov : "Derrière ce crime, il n'y a pas que la politique. Mais pour Poutine, c'est un vrai problême."
La Repubblica
MOSCOU - de notre correspondant Nicola Lombardozzi.
Edouard Limonov est égal à lui-même.
"Un complot du Kremlin? Une provocation étrangère ? Ne me faites pas rire.
S'ils avaient assassiné le vrai leader des libéraux, Alexei Navalny, je pourrais le comprendre.
Mais Nemstov, pour les russes, n'était qu'un politicien à la retraite. L'un de ceux, qui en plus, a été protagoniste de l'ère Eltsine, qui a laissé des souvenirs d'injustice, de pillage et de corruption.
Dans quelques jours, il sera déja oublié, de ses amis et de ses ennemis"
Cynique et à contre-courant, l'écrivain russe reste fidèle au personnage mis en scène par Emmanuel Carrère dans une biographie qui lui a valu une renommée internationale.
"Je suis désolé de décevoir beaucoup de gens de bonne volonté, mais vous verrez que cet assassinat n'aura aucune conséquence"
Question La Repubblica : Tout le monde a été indigné par l'assassinat d'un opposant de premier plan, d'un homme courageux. Pourquoi chercher à minimiser les choses ?
Limonov : Je ne minimise rien du tout. Je dis simplement que s'il y avait derrière ce crime une motivation politique, ce serait un plan stupide, et voué à l'échec.
- QUESTION : Depuis des années, Nemtsov dénonçait les scandales et les méfaits de Poutine et des siens, avec des livres et des documents. Il était aussi en train de recueillir des informatiions sur la présence militaire russe en Ukraine. Et il avait dit que le Kremlin voulait le tuer. Cela ne vous semble pas assez?
Limonov : Tous ceux qui sont dans l'opposition, à commencer par moi, avons toujours la sensation de risquer notre vie. Nemtsov, je le connaissais bien, c'était un homme d'esprit, cultivé et brillant. Mes ses dénonciations n'étaient qu'un bavardage hystérique, sans preuves, ou éléments inédits. Il était peut-être écouté à l'étranger, mais n'avait pas fait le moindre mal à l'image de Poutine, ici, en Russie.
- QUESTION : Parmi les ennemis de Boris Nemtsov, il y avait aussi beaucoup d'opposants, comme vous, nostalgiques d'une certaine vision de l'Union Soviétique. Quand il disait que la Crimée devait être rendue à l'Ukraine, vous l'agressiez, et d'autres l'insultaient copieusement. Cela ne pourrait-il être un motif possible?
-Limonov : Sur la Crimée, mais aussi sur l'avenir du Donbass, les opposants, en Russie, sont divisés, c'est évident. Lui, faisait partie de cette petite minorité (quelques dizaines de milliers de personnes au total) qui est alignée sur les positions occidentales.
Au contraire, le sentiment national reste fort, parmi la grande masse de ceux qui contestent Poutine.
Mais je le répète, Nemtsov n'avait pas l'épaisseur pour inquiéter qui que ce soit.
- Alors, comment expliquez vous le crime ?
- Limonov : Je sais que je risque de démolir beaucoup de théories de politique-fiction : mais je n'excluerais pas une question marginale, privée. Il y a tant d'aspects étranges.
- Par exemple ?
- Limonov : Quand il a été assassiné, Nemtsov était en compagnie d'une jeune mannequin ukrainienne, de Kiev, et cela suffirait à en faire une affaire d'espionnage.
Mais le crime reste mystérieux : il a eu lieu à un pas du kremlin, dans la zone où il y a la plus grande concentration de caméras de surveillance de toute la Russie. Et en plus, on s'est servi d'une arme, qui d'habitude, n'est pas utilisée par des professionnels.
- Vous n'allez pas tout réduire à un crime passionnel ?
Limonov : Rien n'est à exclure à priori. Mais réfléchissons un peu : au Kremlin, ce crime provoque de sérieux problêmes d'image internationale, et je crois que Poutine est sincèrement en colère.
Et je ne peux pas croire non plus à la thèse du complot occidental (vous, les journalistes, diriez "l'ombre de la CIA"), pour soulever les foules, et faire trembler le régime de Poutine.
Seuls les idiots peuvent penser que les libéraux russes sont en état de provoquer une insurrection !
Pourquoi ?
- Limonov : Parce qu'aujourd'hui, il n'y a pas d'opposition en Russie. Après les manifestations de 2011-2012, les lois ont été changées, il y a eu de nombreuses arrestations et des persécutions judiciaires. Et la mauvaise humeur populaire, provoquée par la crise économique, a été assez bien contenue.
Les sanctions internationales ont été utilisées
par le pouvoir pour cimenter l'esprit national de la population. Et je ne vois aucune révolte en préparation.
La Repubblica - 1er mars 2015
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Pour ceux qui jugeraient Limonov trop sévère, rappelons que Boris Nemtsov ne se génait pas pour critiquer Edouard Limonov avec beaucoup de hargne, ces dernières années.
Un exemple, ce texte de Nemtsov en 2012 (facile à comprendre avec Google Trad) :
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Boris Nemtsov avait participé à quelques rassemblements dans le cadre de "Stratégie 31", l'idée lancée par Limonov, en 2009 :
il s'agit de manifester tous les 31 (un mois sur deux, donc), en référence à l'article 31 de la Constitution Russe, qui garantit le droit à la liberté de réunion. Article qui n'est
évidemment pas respecté par le régime.
Après la manifestation du 31 décembre 2010, Edouard Limonov et Boris Nemtsov avaient été condamnés à 15 jours de prison.
Limonov raconte tout cela, en détail, dans son "roman-souvenir" Дед ("Le Vieux") publié en septembre 2014 à Moscou.
Livre qui est paru dans sa traduction française, en septembre 2015, aux Editions Bartillat.
On trouve dans "Le Vieux" des portraits jubilatoires, cruels et très littéraires des dirigeants de l'opposition libérale, à commencer par Boris Nemtsov.
Plus d'informations sur "Le Vieux", ici :
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A voir sur le site ANTIFIXION http://antifixion.blogspot.fr/ un article passionnant, traduit en français, du journaliste américain Mark Ames.
Il y parle de l'assassinat de Nemtsov et des réactions politiques en Russie.
Ancien patron du magazine The eXile, publié à Moscou de 1997 à 2008, Mark Ames est un vrai connaisseur, pas dogmatique pour un sou, à cent lieux des clichés habituels, proférés à la fois par les pro et les anti-Poutine.
Un sondage du Centre Levada (organisme indépendant) mené en Russie en janvier 2014 auprès de 1603 personnes agées de plus de 18 ans dans 45 régions du pays.
Quelles personnalités politiques connaissez vous ?
Gennady Zyuganov - chef du parti communiste
68
62
Vladimir Jirinovsky - nationaliste
BORIS NEMTSOV
49
45
Mikhail Prokhorov, milliardaire
45
Sergei Mironov- centre gauche
ALEXEI NAVALNY- célèbre bloggeur anti-corruption
42
32
Grigory Yavlinsky
GARRY KASPAROV - ancien champion du monde d'échecs
29
28
Alexei Kudrin
26
Mikhail Kasyanov, ancien premier ministre de Poutine
Gennady Gudkov, ancien partisan de Poutine passé dans l'opposition
25
24
EDUARD LIMONOV ***
Vladimir Ryzhkov
23
20
Sergei Udaltsov - extrème gauche
14
Sergei Mitrokhin - Iabloko - droite libérale
Oksana Dmitrieva
Yevgeny Roizman
13
10
10
Dmitry Gudkov -
Ilya Ponomarev
9
8
Irina Prokhorova
5
Ilya Yashin
Oleg Shein
4
4
Maxim Marcinkiewicz (Slasher)
Autres
3
1
Vladimir Milov
8
Aucun de ceux là
11
Ne peux répondre
*** Depuis cette date, Limonov a beaucoup gagné en popularité, en raison des évènements en Ukraine.
Voir ici : http://www.tout-sur-limonov.fr/414521100
A QUI FAITES-VOUS CONFIANCE ?
Vladimir Zhirinovsky
Gennady Zyuganov
Mikhail Prokhorov
Grigory Yavlinsky
Sergei Mironov
ALEXEI NAVALNY
Alexei Kudrin
Vladimir Ryzhkov
BORIS NEMTSOV
Oksana Dmitrieva
GARRY KASPAROV
EDUARD LIMONOV
Mikhail Kasyanov
Ilya Ponomarev
Sergei Mitrokhin
Yevgeny Roizman
Gennady Gudkov
Irina Prokhorova
Ilya Yashin
Oleg Shein
Sergei Udaltsov
Maxim Marcinkiewicz (Slasher)
Vladimir Milov
Dmitry Gudkov
Autres
Ne peux répondre
A aucun de ceux-là
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<1
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A QUI NE FAITES-VOUS PAS CONFIANCE ?
Vladimir Zhirinovsky
BORIS NEMTSOV
Grigory Yavlinsky
Mikhail Prokhorov
ALEXEI NAVALNY
Gennady Zyuganov
EDUARD LIMONOV
Sergei Udaltsov
Sergei Mironov
Gennady Gudkov
Mikhail Kasyanov
GARRY KASPAROV
Dmitry Gudkov
Alexei Kudrin
Sergei Mitrokhin
Vladimir Ryzhkov
Irina Prokhorova
Ilya Ponomarev
Yevgeny Roizman
Oksana Dmitrieva
Ilya Yashin
Vladimir Milov
Oleg Shein
Maxim Marcinkiewicz (Slasher)
A aucun
Autres
Ne peux répondre
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