Un livre passionnant qui permet de comprendre l'influence exercée par Edouard Limonov sur les jeunes écrivains russes les plus talentueux et les plus écoutés
du moment. Un ouvrage qui, de plus, décrit formidablement la Russie d'aujourd'hui.
Et très agréable à
lire, ce qui ne gâche rien.
Extrait du livre concernant Limonov :
http://www.tout-sur-limonov.fr/371489334
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Un
voyage turbulent dans la politique et la littérature russes actuelles, voici ce que propose le présent essai.
Les acteurs en sont de jeunes écrivains
qui dressent un bilan très négatif des 25 années qui ont suivi l'effondrement de l'URSS.
Il s’agit d’une génération née dans les années quatre-vingt, mue par l’envie d’en découdre avec l’hydre à sept têtes du libéralisme. Elle se fait le porte-voix
de la majorité du peuple russe, anéanti par les effets dévastateurs du capitalisme oligarchique.
Ces écrivains revendiquent haut et fort le droit de penser autrement le passé soviétique, le droit de reconstituer leur patrimoine culturel, moral
et politique sans égard pour les tabous idéologiques imposés par l’Occident.
Se réclamant d’Edouard Limonov, l’un de leurs chefs de file, Zakhar Prilépine, a fait scandale en 2012
en publiant sa Lettre à Staline, pamphlet violemment anti-libéral.
Ces jeunes écrivains (Guerman Sadoulaev, Roman Senchine, Sergeï Shargunov) se disent de gauche et se réclament du national-bolchevisme.
Cela suffit à les discréditer a priori et, en tout cas, à les rendre quasiment inaudibles en Occident.
Ennemis implacables du pouvoir poutinien, ils sont maltraités par les médias libéraux russes et largement ignorés des médias occidentaux, incapables, semble-t-il, de décrypter la signification d’un mouvement
politico-culturel majeur.
Savoir écouter ces voix parfois dissonantes à nos oreilles occidentales, c’est se donner une chance de voir autrement le monde russe.
*Monique Slodzian est professeur à l’Institut national des langues et civilisations
orientales ( Langues O ).
Spécialiste de la Russie et de la littérature russe contemporaine, elle est l’auteur d’une dizaine de traductions, d’adaptations
de romans et de pièces de théâtre d’écrivains russes et soviétiques. Parmi ceux-ci, Fiodor Abramov, Fazil Iskander, Zalyguin, Trifonov... Elle a également coordonné deux ouvrages sur l’URSS pour les
éditions Larousse et les Temps Modernes.
Ici un extrait du livre concernant Limonov :
http://www.tout-sur-limonov.fr/371489334
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La présentation du livre par
Colette Lambrichs, la directrice des Editions de la Différence :
elle parle aussi du livre de Zakhar Prilepine, qui sort le 15 mai
Il devient presque impossible d’écouter, en France, la radio
ou la télévision tant la désinformation et les jugements « aux ordres » sont affirmés comme des vérités indiscutables.
Il en va ainsi de l’Ukraine
et de la Russie dont on comprend que la position américaine est désormais celle de l’Europe et de la France. Depuis que, sous la belle initiative de Nicolas Sarkozy, la France a rejoint l’O.T.A.N., il n’y a plus de diplomatie
française dans le règlement des conflits et c’est bien dommage car quiconque est allé en Russie, sait que ce grand pays nous est infiniment proche par sa littérature, sa poésie, sa musique, sa peinture, l’architecture
de ses villes et la sensibilité des gens qui y vivent.
Que serions-nous en France sans Dostoïevski, Tchekhov, Tolstoï, Soljenitsyne, Chalamov, Boulgakov, Essenine, Tsvetaeva, Akhmatova, Malevitch,
Kandinsky, de Stael, Lanskoy, Tchaïkovski, Moussorgki, Rachmaninov, Stravinsky parmi tant d’autres artistes dont les œuvres font intimement partie de nous-mêmes ?
La sortie aux Éditions
de la Différence de l’essai de Monique Slodzian Les
Enragés de la jeune littérature russe, le 9 mai prochain, permet de découvrir une nouvelle génération d’écrivains russes, intensément engagés en politique, violemment anti-libéraux,
qui nous font mesurer l’étendue de la révolte devant l’effondrement de toutes les valeurs qui a suivi l’effondrement de l’U.R.S.S.
On mesure mal en France l’ampleur des
dégâts qu’a provoquée, dans une économie autrefois planifiée, l’irruption d’un capitalisme mondialisé.
L’analyse très fine et documentée
de Monique Slodzian nous fait comprendre les positions d’écrivains comme Limonov et Prilépine qui n’acceptent pas la curée de leur pays, tant au plan idéologique et culturel que territorial.
Il est rassurant de constater que ces écrivains prennent publiquement la parole, engagent des polémiques et que leurs œuvres participent d’un combat qui passionne un vaste public.
Le
livre de Zakhar Prilépine, Je viens de Russie
, qui paraît en même temps que l'essai de Monique Slodzian, en témoigne.
http://www.tout-sur-limonov.fr/371489331
Il suffit d’énumérer quelques intitulés de têtes de chapitres pour en voir la teneur : « Monsieur le Président, ne jetez pas votre bloc-notes », « Pourquoi
je n’ai pas tué Elstine », « À petit pays, petit amour », « Le deuxième assassinat de l’Union soviétique », « Les aventures d’un demandeur d’emploi »,
« Il y a trop de gens de droite », « La Guerre et la paix de Sakharov » « Je viens de Russie ».
L’extrême liberté de ton,
le mélange des propos politiques avec des évocations de la vie quotidienne en ville ou à la campagne, donnent à ce livre tout son charme et son intérêt. Il tombe à un moment d’extrême tension suscitée
par les événements d’Ukraine.
Que tout un chacun lise Zakhar Prilépine que beaucoup de gens en Russie considèrent comme le Maxime Gorki de notre temps.
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